samedi 10 janvier 2015

La touche finale...



Ce blog me permet de conclure une page de vie, l'appartement est désormais en vente!



A bientôt pour la suite des aventures et l'enrichissement de ce blog - précisions de conception, aventure tiny... N'hésitez pas à poster des commentaires!

lundi 27 octobre 2014

Le mouvement Tiny

En fond de ce blog, se profile un nouvel objectif pour moi: sortir de la ville et habiter encore plus petit (je rappelle que l'appartement fait ici 37 m² avant l'isolation et que nous y habitions à 2!). Je me passionne de plus en plus pour les "Tiny House" et je suis bientôt prête à construire la mienne depuis que la première a été construite en France cet été 2014. Merci pour l'impulsion à "La Toute petite maison"! En attendant d'en construire une (je suis en train de mettre en place un financement participatif), j'avais envie de transmettre ce qui me plaît dans les articles qui paraissent en anglais sur le sujet.



Et pour commencer, voici quelques extraits d'interview de Jay Shafer, l'initiateur du mouvement aux Etats Unis:



Extrait d'une interview du 6 Octobre 2012

J.S.: "Il semblerait que le mouvement "Tiny House" ait commencé de manière assez surprenante à partir du moment où j'ai emménagé dans ma petite maison, d'autres personnes vivaient dans leurs petites maisons, et tout à coup cela s'est appelé un mouvement. Je suppose que ce fut une évolution, mais je ne l'ai tout simplement pas vu venir. En tous cas, cela a accroché: cette idée de vivre avec moins. Probablement au delà de la culpabilité que les gens commencent à sentir à cause des 18 tonnes de gaz à effet de serre que leurs grandes maisons envoyaient dans l'atmosphère chaque année, mais surtout parce que je pense que les gens sont fatigués de passer l'aspirateur, d'épousseter, et toutes ces choses qui vont de pair avec une grande maison."




J.S.: "La simplicité volontaire est un terme que je ne connaissais pas jusqu'à ce que je construise ma maison, mais je pense que c'était exactement ce que je faisais. Je pense que c'est ce que beaucoup de gens font, qu'ils le sachent ou non. Ça fait partie de la nature. Tout dans la nature semble fonctionner sur la simplicité volontaire, en se comparant tout simplement à son essence, cela fonctionne très bien comme ça. De mon expérience, il semble que l'ego humain soit la seule chose qui se tienne en dehors de ce domaine." 


Extrait de l'article "Un regard à l'intérieur du mouvement "Tiny House" avec l'interview de l'un de ses pionniers - Jay Shafer


20SF: Qu'est-ce qui vous a attiré à de minuscules maisons ?
JS: J'aime les Tiny House pour un certain nombre de raisons environnementales, économiques et pratiques. Mais ce qui m'a d'abord attiré à elles, c'
était de voir combien un espace bien agencé est beau. L'espace perdu est laid; l'efficacité est belle. Je trouve que les maisons mal conçues, et surdimensionnées sont totalement hideuses.

20SF: Quel est votre truc préféré à propos de la vie dans une petite maison?
JS: C'est totalement libérateur. Sans prêt à payer et relativement peu d'entretien à réaliser, je me retrouve à faire les choses que j'aime faire.

20SF: Qu'aimez vous le moins dans le fait de vivre dans une petite maison?
JS: Parfois, je ne sais plus me garer. (Remarque: Jay parcourt les États Unis avec sa Tiny House afin de partager ses idées relatives à l'habitat avec de petites communautés).

 
20SF: Pour quel type de personne ces maisons sont elles idéales?
JS: Elles sont populaires auprès des créatifs culturels (des personnes qui souhaitent faire quelque chose d'autre de leur vie autres que de rembourser leurs emprunts immobiliers).

20SF: Pour ceux d'entre nous qui ont vécu dans des maisons plus grandes avec beaucoup d'espace, quels conseils auriez-vous? Est-ce une transition difficile, ou pas si difficile qu'on pourrait le penser?
JS: Le plus dur est de trouver ce dont vous avez besoin pour être heureux et de se débarrasser de toutes les autres conneries. Une fois cela fait, la transition est facile.


20SF: Quels sont les problèmes inattendus que vous avez rencontrés lors de la transition?
JS: Des questions hautement philosophiques ont surgies. Pourquoi ne puis-je me débarrasser de mes oeuvres d'art, mes livres, ma cave à vin? Cela va venir chercher ces éléments que nous avons le plus de mal à abandonner et qui vont révéler ce qui nous touche le plus. Beaucoup de ces éléments se résument à de l'idolâtrie... le culte de l'idée de quelque chose plutôt que l'appréciation de ce que cette idée représente.



   

dimanche 19 octobre 2014

2 ans plus tard

Nous avons bien cheminés... comme quoi refaire un appartement n'est pas un acte anodin!
Pour se lancer sur de nouveaux projets, je met aujourd'hui un point d'honneur à finaliser ce blog!

Déjà, la page "Pendant l'achat" complétée, la page "Travaux" en partie achevée, et bientôt la suite!

http://ecologiedunerenovation.blogspot.fr/p/travaux.html

vendredi 1 août 2014

J'habite donc je suis

Je vous partage ici un article de Fabrice Larceneux, Chercheur CNRS à l'Université Paris-Dauphine, qui m'a beaucoup plu car il retrace ce qui est aujourd'hui connu de l'aspect psychologique de l'habitat. Un de mes thèmes préférés:


Etre propriétaire de son logement. 

Cette aspiration, particulièrement forte dans la société française, est - elle si évidente ? Posséder un lieu de vie à soi est parfois perçu comme quelque chose « d’archaïque », ou d’irrationnel, car cela ne se justifie pas a priori et nécessite de grands sacrifices pour être comblé. Pourquoi acheter un logement dont le remboursement s’échelonnera sur 20 ans, alors que l’immobilier n’est pas forcément la meilleure alternative de placement ?
Le marché du logement n’est pas un marché ordinaire, fonctionnant sur des règles purement rationnelles d'optimisation. Pour l'acquéreur, acheter un bien immobilier est un acte très majeur , qui engage sur de nombreuses années. Deux grands types de facteurs concourent généralement à expliquer les décisions d'achats : des facteurs d'ordre sociologique, souvent externes, ancrés au sein de trajectoires professionnelles et familiales que l'individu a plutôt tendance à subir. Des facteurs plutôt individuels, plus en rapport avec les liens qu'il peut entretenir avec son logement. Cette relation est étonnement encore assez peu explorée alors qu'elle place simplement l'individu au centre de l'analyse.
L'achat d' un bien immobilier est souvent pensée comme une démarche d'investissement , rationnelle, maximisant des critères objectifs. Pourtant, les études économiques s'étonnent régulièrement de l'absence de corrélation entre les prix de vente et les rendements de ce t actif, les loyers. Comprendre la dimension émotionnelle de l'achat d'une résidence principale , ainsi que les représentations qu'ont les acheteurs d'un bien aussi impliquant que leur logement, est fondamentale. Les contraintes de solvabilité des ménages expliquent assez peu le choix de tel modèle de voiture ou de tel vêtement.
De même, elles n'expliquent pas tout de l'achat immobilier. Les modèles économiques et sociologiques gagneraient peut-être en précision et en prédiction en explorant plus avant la demande de logement dans toute sa complexité, via des analyses psychologiques par exemple, souvent explicatives d'une grand partie du comportement des acteurs. Au delà de la sécurité ontologique que procure la possession et du classique biais de tangibilité, phénomènes qui conduisent acheteurs et vendeurs à "survaloriser" le bien immobilier par rapport à une hypothétique valeur économique (Larceneux et Parent, 2010), rapprocher caractéristiques du logement et identité (le « soi ») des propriétaires permet d'expliciter une des particularités de la relation au bien immobilier. C'est l'objet de cet article.

La dimension identitaire : j’habite donc je suis 


Un logement n'est pas qu'un "actif", sujet à des transactions immobilières. Il est également source d’émotions, de projection de soi et d’organisation de vie. Il renvoie à soi, au corps et à l'âme. En 1900 Freud considérait déjà que, dans les rêves, les localités étaient traitées comme des personnes et pour Bachelard , la maison n’est pas un corps de logis mais un corps de songes : les idées sont associées à des rêves , empreintes de nostalgie et de désirs, sentiments définissant une trajectoire de l'image de soi. Certains lieux deviennent une partie de soi et construisent l’identité spatiale du sujet via un jeu d'interactions entre l'individu et l'espace. Certains espace s sont un "soi", vu de l’intérieur comme de l’extérieur.
L’intérieur d'un logement est souvent confondu par nature avec l’intime et se structure sur différents niveaux : dans l'horizontalité, la disposition des pièces s'organise du plus personnel (salle de bains, chambre, etc.) vers le plus ouvert (entrée, salon, etc.) ; dans la verticalité, dans un lien symbolique entre la terre et le ciel. Pour Bachelard la maison est un être doté d'une conscience de centralité, qui se déploie dans une verticalité assurant stabilité et puisant sa force dans l'ancrage des fondations. Les polarités verticales vont de la cave au grenier, c’est - à - dire de l’irrationalité de la cave à la rationalité du toit, lequel protège l’individu du climat. A l’intérieur, un toit à nu, la vue des poutres, halshs-00659877, version 1 - 13 Jan 2012 Manuscrit auteur, publié dans "Etudes foncières (2011) 23-26" 2 permet de s’assurer de la solidité de la charpente, de sa capacité à protéger. Dans cette verticalité, la cave est un « être obscur », source des peurs irrationnelles qui renvoient à la terre creusée.
Extérieurement, le logement sert aussi une représentation symbolique de l’humain. La façade, 'c’est le masque ou l’apparence de l’homme un masque avec une bouche - entrée et des yeux - fenêtres, renvoyant à l’image que l’on va se faire de la maison en tant qu’être humanisé, et donc de celui qui l'occupe. Le logement et son environnement prennent alors formes quasi - humaines, dotées de personnalités : plus ou moins affirmées, ils affichent des qualités qui les rendent attirants ou repoussants, accueillants ou inquiétants, conservateurs ou originaux , etc. à l'image des traits de personnalité que l'on attribue d'ordinaire aux individus. Cette personnalisation se retrouve librement représentée dans les dessins d’enfants. Adulte, l'habitant projette symboliquement, plus ou moins consciemment, le même schéma anthropomorphique sur le logement, la ville ou le pays (Halbwachs, 1972). Des recherches en marketing ont montré que chaque habitation a sa propre apparence, sa propre personnalité, sa propre attirance. Aux Etats-Unis, le style ferme d’une maison est perçu comme le plus amical, et le style colonial comme le moins amical (Nasar, 1989).
Cette projection de soi, corps et âme, dans l'habitat, a de fortes implications, tant pour les architectes, pour les promoteurs que pour les pouvoirs publics. Chaque acteur concourt à dessiner des représentations humaines que vont s'approprier, ou non, habitants et futurs acquéreurs. Des études appropriées permettraient de dresser des profils de personnalité des habitations actuelles, futures ou rénovées, pour des quartiers, voire des villes. Ce type d'analyse fournirait des outils de diagnostiques innovants et pertinents sur la perception qu'ont les habitants des différents espaces.

Plus fondamentalement encore, vu de l'habitant, le logement a n'a pas qu'une fonction d'abri mais davantage de permettre à chacun d’exprimer son individualité , la capacité à se sentir chez soi, à créer une relation particulière entre un lieu et une identité. L'ensemble des métaphores concourt alors à une représentation psychique qui organise la projection de soi dans l’espace : un habitat intérieur selon Eiger (2004). Le logement est le lieu de la prise de conscience de soi qui permet de se stabiliser, se ressourcer pour mieux s’ouvrir au monde plus tard. Le besoin de contrôler un espace privé est fondamental et traduit la nécessité, pour chacun, de pouvoir prendre ses distances, de couper les relations avec l’environnement physique et social. Si la notion de « chez-soi » évoque l’intimité, la conscience d’habiter avec soi-même, le logement doit pouvoir permettre un équilibrage entre le besoin de communiquer avec les autres et le besoin de s’en protéger (Serfaty Garzon, 2003). La qualité de l'individualité et de l'identité ainsi projetée est directement fonction du deg ré de contrôle et du degré d’ appropriation que ce lieu autorise. Cette double interaction de l'individu avec l'espace renvoie au moins à quatre objectifs: délimiter, sécuriser, relier et rassurer.


Un soi à délimiter : les caractéristiques de l'espace et la relation avec l'individu 

La création d’individualité est un processus rendu possible par la maîtrise de l’interaction entre soi et l’environnement. Les espaces à faible projection identitaires ou historiques ne permettent pas de se sentir « chez soi ». Les archétypes de ces lieux sont les espaces dits de non-lieux (Augé, 1992): voie de circulation et de passage plutôt que rue, échangeur plutôt que carrefour, dalle plutôt que place, etc. L'espace habité est un subtil équilibre entre intérieur et extérieur. La revendication à vivre son individualité et le besoin de «sas» entre l’intime et l’extérieur expliquent en partie le succès des maisons individuelles entourés de terrain : 85 % des gens considèrent que le bruit peut être gênant quand on vit en appartement, contre 3 % en maison individuelle, et ils sont 70 % à penser que les conflits de voisinage sont liés à la vie en appartement (Credoc, 2004). Conséquence directe, l'habitat collectif est encore trop souvent perçu et vécu comme une menace directe contre l'intime. Un réel effort reste à mener pour autoriser l'habitant actuel et futur à investir le contrôle de son espace, dans la conception et la vie de l'habitat collectif et de ses abords. La compréhension des pratiques des habitants explique les choix des acquéreurs et doit guider l'action publique : regarder discrètement par la fenêtre, mettre des fleurs à son balcon, reconnaitre son logement de l'extérieur halshs-00659877, version 1 - 13 Jan 2012 3 sont des conditions de base d'appropriation, pourtant impossibles dans les grands ensembles d'inspiration purement fonctionnelle.
La distance symbolique entre soi et l’environnement n’est pas continue, elle est condensée à certains endroits, définissant des zones cohérentes. Les dialectiques dedans/dehors et ouverture/fermeture peuvent se décline r sur différents niveaux, du plus intime au plus exposé, du plus proche au plus éloigné. L'individu est défini par ce qu'il possède et/ou s'approprie. Le concept classique de soi étendu (Belk, 1988) explicite la structuration de l'identité des individus: Je suis (défini par) mon corps, mes habits, ma chambre, ma maison, mon immeuble, mon quartier, ma ville, etc.



La composante spatiale de l'identité est aujourd'hui largement instrumentalisée, avec succès par des marques qui se positionnent sur l'attachement à un espace défini (label de terroir, marque 64, du numéro du département, Breizh cola, etc.) et par les quartier et les villes qui commence à s'interroger sur leur image et leur positionnement aux yeux des habitants et non résidents.


Un soi à sécuriser 

Dans une société où les questions de sécurité sont omniprésentes, le besoin de trouver sa place au sein d’un espace sécurisé répond à des incertitudes et à des peurs tant réelles (agression physique) que fantasmées (peur de l’autre, de l’inconnu, etc.). Le besoin de sécurisation de soi s’étend du logement à l’environnement proche et explique le souhait d’ériger des protections réelles et des sas symboliques. Il explique par exemple le développement des systèmes de sécurité et de clôtures : portes blindées, vitres anti - effraction ou serrures trois points équipent 42 % des logements (Insee, 2008). Cette angoisse de l’insécurité se retrouve dans la stratégie de privatisation des espaces publics dans la conception même des programmes immobiliers clôturés: la sensation « d’être en sécurité » étant un critère crucial dans l’achat d’un logement (Callen et Le Goix, 2007).
En réalité, la sécurité est avant tout une sensation : les femmes se sentent plus souvent en insécurité au domicile (12 % contre 5 % pour les hommes). Et l’installation de système de sécurité ne suffit pas à faire disparaître cette sensation. En effet, le lien entre sentiment d’ insécurité et nombre d'agressions est faible : ceux qui redoutent le plus d'être agressés sont aussi ceux qui sont le moins menacés de l'être (Chauvel et al., 1993). Afficher trop visiblement des systèmes de sécurité peut créer paradoxalement la sensation d’être dan s un environnement insécurisé. Les choix opérés dans les projets d’aménagement, qu’ils soient publics ou privés doivent travailler aussi sur la sensation de sécurité: afficher des protections techniques impersonnelles dans un quartier n’est forcément la meilleure réponse à une demande sécuritaire. De fait, certaines initiatives visent à construire des liens entre voisins, afin de limiter la sensation d’insécurité.


Un soi à relier 

L’espace d’intimité varie selon les individus. L’espace public proche du logement peut être vu comme une zone de chez - soi étendu pour les adolescents, les femmes avec enfants ou les personnes âgés. Pour d’autres, l'environnement est un cadre à valoriser. Des projections identitaires différentes conduisent à des attentes spécifiques sur l'organisation de ces lieux. La puissance publique est le responsable du niveau de satisfaction de ce "chez - nous" partagé.
Le choix d'un nouveau logement implique donc un lien avec une identité spatiale. Les différences de perceptions dépendent autant des (ré) - aménagements d'infrastructures que de simples changements de dénomination comme ce fut le cas du quartier des Epinettes rebaptisé Les Hauts de Jean - Jaurès (Reims). L'adresse est une marque : elle définit l'habitant, lui renvoie une identité e t le positionne au sein de différentes sous groupes sociaux au sein même des grandes classifications sociologiques classiques. Les "bobos" qui réhabilitent les appartements des centres villes ne sont pas les bourgeois des pavillons. C’est l'appartenance de l'individu à un sous - groupe spatial de référence qui se joue et que renforcent des phénomènes tels que les « Nimby » contre la puissance publique extérieure. Lorsqu'ils ne sont pas conçus de sorte à définir un ghetto (en particulier de personnes âgées), les ensembles spatialement délimités peuvent connaître un grand succès, recréant une ville dans la ville, à l'image des ensembles privés dans le sud de la France. Plus innovant, des 'entre - soi mixtes' offrent, à l'image du projet "Générations" de Dijon, un lieu de vie intergénérationnel où tous les locataires, reliés par téléphonie interne, signent la charte “Bonjour voisin” et réinventent la solidarité spatiale. Plus généralement, l'attraction d'un logement peut être définie par la pertinence et la qualité du lien avec les voisins : proximité symbolique ou réelle avec la " tribu" . Avec les initiatives du type "fête des voisins", il s'agit de concrétiser aujourd'hui l'adage post moderne selon lequel 'le lien est plus important que le bien', même immobilier .


Un soi à s'approprier : qualité de vie, personnalisation et nature. 

Au sein d'un budget donné, l’achat d’un logement résulte d’un arbitrage entre le niveau de confort disponible et l'importance du désir d’être propriétaire. Le départ du nid familial oblige à des sacrifices que certains jeunes ne sont pas toujours enclins à accepter. Même s’ils souhaitent vivement acheter, 37 % des jeunes habitant chez leurs parents, déclarent vivre une cohabitation contrainte, faute de choix (Observatoire Caisse d’Epargne, 2008). L'achat ne s'envisage pas au prix d'un renoncement à une certaine qualité de vie.
La recherche d’une réelle qualité de vie, associée à un recentrage des modes de vie autour de l'individu (augmentation du nombre de seniors, éclatement des familles, étudiants contraints de s’éloigner des parents et les personnes aspirant à vivre seules, etc.) se traduit pour partie par un repli domestique et la tendance lourde entre l'individu et sont logement : le "cocooning";

Le logement doit aujourd'hui favoriser l’épanouissement personnel et apporter des émotions positives. L’organisation et les fonctions des pièces, notamment celles renvoyant à l’intime, sont aujourd’hui revisitées. Par exemple, la salle de bain doit servir le bien-être et devient une « salle de bien ». L'appropriation se traduit aussi par la multifonctionnalité des espaces intérieurs et extérieurs.
- Intérieur lorsque la pièce à vivre, la family room , devient la réunion du salon, du bureau, de la salle à manger et de la cuisine, à l’image du modèle de l’habitat rural d’autrefois 2 , flexible dans le temps et dans l'espace.
- Extérieur avec le retour à la nature. Idéalement, le logement est au milieu de la nature, entourés de commerces, écoles, équipements sportifs et culturels, et sans nuisances (voitures, pollution de l’air, sonore ou visuelle des zones commerciales, insécurité, etc.). 58 % des Français considèrent l'existence d'un jardin comme un critère fondamental . Tout comme la terrasse ou le balcon, c 'est  aujourd'hui un sas entre soi et les autres, un espace pour se ressourcer et se réaliser, une seconde pièce à vivre favorisant les liens familiaux et de voisinage : un espace contribuant pleinement à l'identité spatiale, voire au jardin intérieur.

Cette tendance cocooning renvoie au souhait d’aménager et de personnaliser librement dans le temps et dans l'espace. Si les plans des maisons peuvent aujourd'hui évoluer en fonction des étapes de la vie (arrivée ou départ des enfants), ce désir de liberté a aussi un impact direct sur les formes urbaines privilégiées. Grand succès depuis les années 1970, le pavillon permet de recréer la séparation du dehors et du dedans à plusieurs niveaux. Il est flexible et offre à l'habitant une vision du monde personnalisée, en cohérence avec lui et réunissant des qualités symboliques et pratiques. Cet habitat résidentiel va à l’encontre de la standardisation opérée dans les immeubles fondés sur la rationalisation technique et économique, caractérisés par leur surface de référence identique, leur superposition en étages et la banalisation exacerbée supprimant toute projection humanisante de l’intérieur comme à l'extérieur.
Aujourd’hui, les innovations ne permettent pas encore d'inverser la tendance. Malgré la standardisation des lotissements et les efforts des promoteurs pour des habitats collectifs un peu plus personnalisables, bien qu'il soit économiquement et écologiquement couteux pour la société dans son ensemble, 93 % des individus plébiscite toujours le pavillon (Djefal et Eugene, 2004), aujourd'hui seul en mesure de répondre au mieux à la psychologie des habitants.


Un soi à rassurer 

Au-delà de la contrainte budgétaire et de l’offre de biens disponibles, qui imposent des compromis et un réajustement par rapport à son logement idéal, les attentes de l’acheteur de la " pierre " sont principalement de quatre types.
- Un gain de sécurité et de sécurisation. Les bénéfices perçus de l’acquisition d’un actif tangible rassurent et donnent un sentiment de protection, permettent le confort et le développement de l’intimité.
- Un gain psychologique. Acheter un logement, surtout la première fois, c’est ancrer son histoire à la fois dans le temps, dans une filiation et dans l’espace physique. Le logement a une fonction de continuité historique, où chacun a sa trajectoire personnelle et ou il acquiert une immortalité symbolique
- Un gain d’appartenance. L’ancrage spatial s’effectue au sein d’un groupe familial, social, culturel, etc. C’est un vecteur positionnel au sein de la société.
- Un gain financier. Ce type d’achat est généralement vu comme un investissement qui évite de payer des loyers et qui prend de la valeur, même si la réalité peut potentiellement être tout autre. Dès lors, le logement a une fonction de valorisation de l’estime de soi et donne un sentiment de réussite.
Le désir des acheteurs potentiels est donc multidimensionnel, et fait intervenir fortement des aspects émotionnels. C’est pourquoi la demande est un réel indicateur de la qualité de vie que peut offrir un logement, un quartier ou une ville et éventuellement des chantiers qui doivent être engagés. Les réflexions qui cherchent à placer l’individu au centre du projet immobilier peu vent contribuer utilement à mieux comprendre les spécificités de ce marché et à ajuster l’offre et la demande. Le marketing y a donc aujourd'hui toute sa place.

Bibliographie
Augé M., 1992, Non Lieux , Paris, Le Seuil.
Bachelard G., 1957, La poétique de l’espace , Paris, PUF.
Batsch L., Burckel D., Cusin F. et Julliard C., 2006, « Demande de logement : la réalité du choc sociologique », L’observateur de l’immobilier , Revue du crédit foncier , n°hors série. N° ? halshs-00659877, version 1 - 13 Jan 2012 6
Bernard Y., 1993, « Les espaces de l’intimité », Architecture et comportements , n°9 - 3, pp. 367 - 372.
Callen D. et R. Le Goix, 2007, « Fermetures et “entre soi” dans les enclaves résidentielles », in Le Goix, Saint - Julien, La métropole parisienne. Centralités, inégalités, proximités , Paris, Belin.
Chauvel L., Forsé M., Jaslin J.P., Bonnin P., 1993, « Chronique des tendances de la société française », Revue de l'OFCE , 46, 1, pp. 259 - 287.
Credoc, 2004, « Etre propriétaire de sa maison », Consommation et modes de vie , n°177, septembre.
Djefal S. et Eugene S., 2004, « Etre propriétaire de sa m aison : un rêve largement partagé, quelques risques ressentis », Consommation et modes de vie , n°177.
Eiger A., 2004,, L’inconscient de la maison , Paris, Dunod.
Halbwachs M., 1972, Morphologie sociale , Paris, Colin.
Insee, 2008, ???, Insee Première, n°1177 .
Larceneux F. et Parent H., 2010, Marketing de l'immobilier , Paris, Dunod.
Nasar, J., 1989, “Symbolic Meanings of House Styles” , Environment and Behavior , 21, 3, pp. 235 - 57.
Observatoire Caisse d’Epargne, 2008, Le logement entre rêve et raison , Paris, Caisse d’Epargne.
Serfaty Garzon P., 2003, « Le Chez - soi : habitat et intimité » , in Dictionnaire critique de l’habitat et du logement , Paris, Armand Colin, pp. 65 - 69

mercredi 13 juin 2012

Le temps des plans

J-49 avant l'achat: plan de l'existant


En suivant les étapes que j'indique ici pour la réalisation des plans, on obtient assez rapidement le résultat qui suit. Comme nous avions prévu de casser les murs, on n'a pas pris la peine de les dessiner (j'ai remis le plan donné au moment du compromis pour mieux visualiser - c'est bien la partie en rose entourée dans la partie inférieure du document):




J-40 avant l'achat: premier plan

Les premiers plans relèvent du rêve. Pour ma part j'adore les formes arrondies, donc j'en ai mis partout. A cette étape, je ne me soucis pas trop de la mise en œuvre, mais je sais dans un sens que ce sera assez difficile. Cependant, je ne me prive pas, c'est agréable de rêver sans contrainte et ça permet de libérer les idées, parfois même des idées qui ne seraient pas venues sans ce détachement!

Une de mes idées folles était de créer des toilettes sèches avec des filtres plantés qui auraient étés implantés dans l'estrade. Bon c'était une idée rigolote, mais monter la sciure sur 5 étages (il existe des systèmes permettant de créer le composte sur place), faire un filtre planté sans soleil et tout ça, c'est plus qu'utopique...

On peut voir que les premiers plans se détachent difficilement du plan initial: on imaginait ne pas toucher au parquet de la chambre en bas à gauche pour y installer un salon. La cuisine en bas à droite et la salle de bain en haut à gauche étaient peu modifiées également. Aussi, ce plan était conditionné par deux envies: la création d'une alcôve de la taille du lit que je possédais à l'époque (un beau lit-futon) et la création d'une cuisine ouverte, séparée par une estrade pour créer une distinction des espaces et faire du rangement. L'idée de l’alcôve vient du fait que Simon autant que moi, passons principalement notre temps dans le salon. Nous avions imaginé cette première configuration avec l’alcôve au bout de l'appartement pour garder les baies vitrées dans l'espace de vie (la chambre n'a pas besoin de lumière naturelle ici). Dans un premier temps ça donne donc un espace assez peu cohérent qui a vite été abandonné:

 

Points négatifs: petite entrée, petite cuisine, une estrade qui encombre plus qu'elle ne sert... Pour fournir des placards de rangement à la chambre-alcove, il a fallu les intégrer: 1 prenant de l'espace dans la salle de bain, l'autre sur l'entrée... La porte de la salle de bain enfin, est un peu périlleuse... Bref, ce n'était qu'un début...

J-35 avant l'achat : variations du premier plan


A ce stade là, les idées prennent du temps pour venir. Il faut laisser mariner, et pourquoi pas dessiner des essais comme ceux qui suivent. Sans ce temps de prise de recul, certains brigands comme celui qui nous a vendu l'appartement auraient bien été capables de réaliser un des plans ci dessous, et sans estrade parce que ça coûte bien trop cher...



Dans cette première variation, le problème de l'estrade a été contourné en l'intégrant à la cuisine. Elle peut faire double emploi avec des coussins pour faire des sièges. Bon l'espace n'est toujours pas optimal, surtout au niveau de la salle de bain. Il n'y a pas vraiment d'espace d’accueil pour manger non plus... ça mouline...

... ça mouline jusqu'à ce plan qui fut le premier auquel j'ai un peu "cru". Tout l'appartement y est sur estrade sauf l'entrée et le salon. La salle de bain a été réorganisée avec une plus petite douche. Le poêle à bois que nous imaginions au début prenait place près du mur de droite (le carré noir). A ce moment là, nous imaginions avec un faible espoir que le bâtiment serait en pierre... On savait plus ou moins que ce type d'immeuble était fait en mâchefer, autrefois utilisé pour bâtir à moindre coût... Ce qui fut finalement le cas.



On peut apercevoir ici un trou sous l'estrade de la salle de bain. Ceci provient d'une de nos trouvailles dans les références consultées au moment de la création des plans, un lit-canapé qui vient se glisser dessous pour accueillir des amis:



J-20 avant l'achat: émancipation de la disposition initiale


Les derniers plans ne me convainquaient pas totalement, à cause de l'étrangeté des étagères, mais aussi la porte de la salle de bain en diagonale... Tout ça n'était pas très cohérent... Une autre solution est alors apparue. Guidée par l'idée de rassembler les "fluides" (soit mettre tous les tuyaux d'eau et d'évacuation au même endroit pour éviter qu'ils traversent tout l'appartement), la cuisine se retrouve au fond de l'appartement.



Sur ce plan, l'espace devient plus cohérent, l'estrade peut servir de circulation ou de sièges, l'espace laissé devant l’alcôve permet d'insérer un espace bureau. C'est drôle parce que la réalisation de ce plan nous a tout de suite fait jeter le premier. Par contre, restait la complexité de réalisation de l'estrade, et ces placards qui faisaient plus verrues qu'autre chose... ça moulinait encore et encore...

J-5 avant l'achat: valorisation du volume


Le dernier déblocage qui devait avoir lieu était de sortir de la 2D. En imaginant l'appartement en 3D, on s'ouvre tout de suite plus d'espace et de possibilités! Le lit-nid-douillet prit de la hauteur, à l'image d'une tour de méditation que j'avais vu dans un article de la maison écologique (le meilleur magazine amateur-pro dans le domaine au passage).




Et voila, ces plans ressemblent très fortement à ce qui est réalisé aujourd'hui. Les rangements ont trouvé un volume très confortable SOUS le lit. Un mur végétal a fait son apparition dans le creux du mur formé par les gaines de l'immeuble. La cuisine s’agrandit et prend une chouette dimension pour un appartement de cette taille. Une double séparation "psychologique" entre la cuisine et le salon est créée grâce à une bande de faux plafond à la limite entre les deux espaces (également tiré d'une référence dans un livre montrant des exemples de décoration intérieures):

 photos prises à la sortie du boulot, avec mon téléphone portable dans les livres de la Fnac...

Le salon également gagne de l'ampleur tandis que l'estrade se limite à la partie cuisine et salle de bain avec pour avantage de permettre d'aller visiter les tuyaux en cas de problème! Il n'y a finalement même pas de séparation entre l'espace bureau-chambre et le salon. L'estrade a reculé comme sur le 3ème schéma pour permettre de faire un bar avec des chaises hautes. La douche a pris un angle arrondi tandis que l'étagère entre la cuisine et la salle de bain s'est ajustée proprement. Indéniablement, ce plan était LE plan le plus optimal pour cet appart, on en est aujourd'hui toujours persuadés.

Les derniers rêves avant réalisation: j'avais imaginé que la cloison entre le lit et le salon puisse s'ouvrir (un peu comme le volet sur l'image ci dessous) et laisser la place à un écran de projection sur le mur d'en face ;) Bon, au final la projection est toujours d'actualité mais plus depuis le lit :p Cette paroi est d'ailleurs devenue une cloison - bibliothèque très pratique (dans l'idée de la deuxième photo)!










Ça vous plaît?

vendredi 25 mai 2012

Le concept "small house", "tiny house" ou "nano habitat"

Une cliente de mon ancien cabinet nous avait fait construire une piscine chauffante aussi consommatrice en énergie que la maison basse consommation que nous concevions tout autour... De la même manière, nombreuses sont les personnes qui se veulent "écolos" et construisent une maison passive cumulant des surface de plus de 50m²/habitant... Il faut savoir que tous les labels sont basés sur une consommation par m², donc si un célibataire souhaite construire une maison passive de 300m², ce sera tout à fait admis par les critères actuels... Est-ce pour autant écologique? A mon sens, chauffer une maison de 300m² pour une personne, ce n'est vraiment pas cohérent, sans compter l'occupation de la Terre elle-même... C'est à la suite de ce constat que de nombreuses personnes se sont attachées à habiter des petites surfaces. Le mouvement "small house" ainsi crée vient des Etats Unis et arrive doucement en France, je tenais à doubler le nombre de publications à ce sujet en écrivant cet article ;)

Petite présentation en image (89 square feet = 8,3m²):


Quels sont les intérêts de construire dans une petite surface?


Le premier concerne bien sûr l'investissement, et tous les coûts d’entretien. En achetant notre 37m², nous avons pu établir un prêt sur 5 à 7 ans selon les créanciers! Un bon moyen de devenir propriétaire sans se ligoter aux banques! Un bon moyen également de consacrer son budget à l'achat de matériaux écologiques et de qualité!

Également, une petite surface pousse à l'ingéniosité: la contrainte pousse à trouver des solutions innovantes de rangement, d'agencement, de créations manuelles... Vous pourrez bientôt en constater les effets par vous même sur ce blog!

Un autre argument avancé par les adeptes Américains est l'idée que de telles maisons poussent à vivre à l'extérieur. Cet argument est largement valable à la campagne! En ville, je le trouve moins détonnant tant les rues sont actuellement des lieux de passage et non de plaisir... C'est pourquoi vous trouverez des exemples de maisons de moins de 10m² au milieu d'un champ, je ne vous conseille pas cette dimension en ville. Mon expérience personnelle me prouve en tous cas que, 37m² avec vue dégagée et 3m20 sous plafond sont largement suffisant pour se sentir au large!

Enfin, un dernier avantage, non le moindre d'un point de vue de l'écologie des habitants: habiter petit oblige à se désencombrer de tout le bordel que l'on amasse dans des appartements trop grands! Combien de fois j'ai failli m'acheter des gadgets quelconques pour finalement le reposer en me disant "en fait j'en ai pas besoin puis en plus j'ai même pas la place de le mettre chez moi...". La liberté quoi!


Marre de perdre votre temps dans les couloirs entre la cuisine, la salle de bain et la chambre le matin? Qu'attendez vous pour rénover votre nano appartement?

jeudi 12 avril 2012

Visites de l'appartement

J-67 avant l'achat : le coup de cœur


Grâce aux concessions sur les m² et le tableau multicritère, la première visite de ce 3ème appartement fut un véritable coup de foudre! Ça peut paraître difficile à imaginer en regardant la gueule que ça avait :





En fait, il s'agissait plus de sentiments irrationnels que d'une logique pure. On s'y sentait tout simplement bien et on y projetait nos idées très facilement : "là faut faire une alcove!" et "là faut tout péter!"... On savait que c'était cet appart qu'on voulait, malgré ses défauts. Nous avons donc signé une promesse d'achat, les yeux dans les yeux avec 3 autres prétendants au titre de propriétaires...

Un avantage pratique de cet appartement, est qu'il se situait à 5 min de la colocation où j’habitais à l'époque... A cela, plusieurs avantages. Déjà, le quartier nous était familier même si peu attirant par le manque d'animation... C'est un plus pour se projeter et se rassurer car ça explique en partie le prix. Le gros avantage pour nous c'était de savoir que les allers-retours pour les travaux seraient rapides et on pensait à l'époque pouvoir y aller tous les soirs après le boulot (nous étions tous les deux en CDI à plein temps à l'époque). De par mon métier, j'avais connaissance également d'une particularité vis-à-vis de cet emplacement: c'est qu'il était proche de la caserne sergent blandant, futur parc majeur de la ville de Lyon qui ouvrira en 2012-2013! Nous avons donc profité de cette première visite pour aller sur ce lieu que nous n'avions jamais pénétré malgré sa proximité de la coloc... Et là, ce fut une belle surprise car je découvris le château La Motte:



Je ne saurai que trop conseiller de visiter les environs de l'appartement car cela participe réellement à la confiance que l'on peut avoir dans cet acte d'évolution et à l'énergie qu'on pourra ensuite y mettre!

J-62 avant l'achat: signature du compromis

Il nous a fallut seulement 5 jours pour passer devant le notaire et signer le compromis. L'entreprise de transaction immobilière qui nous avait fait visité nous a sûrement privilégiés (au delà de ça bien sûr) car la confiance en notre coup de cœur nous donnait la capacité d'aller vite. Cette confiance était due à ce qui est expliqué plus haut, mais aussi à nos métiers qui nous avaient un peu familiarisés avec le chantier et les dégâts du bâtiment ancien. De notre côté nous avions des raisons d'économie budgétaire sur nos loyers et d'approche des congés de mai qui nous motivaient d'autant plus à foncer vers notre rêve.

Si vous même lisez ce blog et n'avez pas cette connaissance du bâtiment, il est tout à fait possible de vous faire accompagner d'un ami qui s'y connaît ou de vous pencher sur la question en amont: je vous assure que le sujet est passionnant! Quelques mots clefs pour vos recherches bibliothécaires et internet: bâti ancien, patrimoine, désordres du bâtiment, architecture traditionnelle...

Nous savions par exemple que les photos ci dessous ne présentaient pas un gros risque puisque les dégâts étaient dus à l'humidité, antérieurs à notre visite et provenaient de la toiture (dernier étage sous comble), ce qui était une question de copropriété.



Il faut bien reconnaître qu'il ne fait pas bon avoir des coups de cœur sans être bien informé... La plupart de ces appartements ne restant que quelques heures sur le marché, la tentation est grande de se précipiter! Cela présente un risque certain, malgré les lois qui protègent contre le vice caché.

J-50 avant l'achat: Deuxième visite


C'est là que les choses sérieuses commencent!
Après nous être procurés les plans de l'appartement, nous sommes retournés le visiter pour prendre en photo les détails et faire le métré afin de pouvoir démarrer la création des plans!


L'ancien plan: nous avons signé pour la partie entourée de rose, soit 37,3m² comprenant un WC-salle de bain de 1,9m², une chambre de 11,8m² et une cuisine de 15m². Il semblerait que l'architecte préférait un couloir de 8,6m² qu'un espace salon arrangé... Pour vous situer par rapport aux premières photos, le poteau rose se situe sur le mur qui séparait la chambre de la cuisine. Il semblerait que l'ancienne locatrice l'ait abattu sans l'accord de la propriétaire...


Quelques détails de la salle d'eau avec la belle baignoire-sabot jouxtant les merveilleuses toilettes...


... tout près également d'un très profitable lavabo, je vous laisse imaginer tout ça dans 1,9m²...
... et le pompon:


A noter que cette petite fenêtre donne sur un "puits" laissé entre les deux immeubles et permettant une ventilation naturelle de la salle de bain: un plus pour éviter de consommer l'électricité due à la ventilation!


Lorsque vous devez faire un plan, il est nécessaire de bien repérer les réseaux:











Nous avons donc ici un appartement doté du gaz, avec une ventilation dite "naturelle" car ne faisant pas appel à un ventilateur mécanique (cheminée sur le toit et fenêtre donnant sur un "puits" au niveau de la salle de bain). Dans la construction neuve, il faut savoir que ce type de ventilation est interdite sans dispositif complémentaire (les jours où il n'y a pas assez de vent). Ce type de ventilation nécessite l'ouverture de fenêtre pour atteindre une qualité de l'air intérieur acceptable, ce qui est défavorable aux consommations d'énergie l'hiver (nous en reparlerons). La qualité de l'air à l'intérieur des bâtiments est un enjeu actuel important car celui ci est, contrairement à ce que l'on croit, plus pollué que l'air extérieur car la concentration en polluant est plus forte.

A noter ici plusieurs "anomalies" :
- le ballon d'eau chaude se trouve à l'extrême opposé de la salle d'eau, ce qui implique une perte considérable de chaleur dans les tuyaux pour le transport.
- l'évacuation de l'évier de la cuisine se retrouve dans le conduit des eaux pluviales, ce qui est maintenant interdit car ce ne sont pas les même traitements à l'arrivée en station d'épuration (à Lyon en tous cas où les réseaux sont "séparatifs")...
-  la colonne d'évacuation des eaux usées dispose d'un raccordement situé à plus de 10cm du niveau du sol... Les WC et la baignoire étaient connectés à travers la dalle chez la voisine... étrange bizarrerie...

L'une des premières choses auxquelles on pense en étant ingénieur c'est: rassembler tous ces réseaux pour limiter les passages de tuyauterie... C'est ainsi que nous pouvions démarrer nos plans.